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lyrics

ALREDEDOR 21 (FRA)


Tout avait commencé ainsi

Un contrat de paroles non respecté
L'invocation alors
Par les hommes blancs
De travaux de pure nécessité pour leur communauté
Un chemin de fer une ville une autre ville puis une autre ville encore

Ce sont nos terres
Avait-il dit
Les terres de nos ancêtres
Et des ancêtres de nos ancêtres
Nous en sommes hôtes et gardiens
Ces pierres ces fleuves ces champs nous sont concédés
Non pas du droit de vos hommes de loi
Mais par les histoires qui nous les ont légués

On l'identifia lui et quelques autres
Comme interlocuteurs privilégiés d'abord
Puis on l'emprisonna lors de la première révolte
Non violente

Ils s'étaient assis puis allongés
Sur le tracé de fer du chemin

Le tout à la machine vous tuera
Et nos enfants et les vôtres
Et leurs enfants aussi
Qui pourtant devront partager
Apprendre à vivre ensemble
Il avait dit

Puis le mouvement pour le libérer
Et l'argent
Beaucoup d'argent
De l'or ils n'en avaient pas
Alors ce furent contractations échanges trocs
Fourrures et animaux
Et terres

On leur promit la paix
À eux qui ne venaient pas en guerre
Mais avec ce sentiment de l'abus
Répété

On leur promit terres
À eux réservées
Eux dont le ciel était l'unique toit
Partout
Et dont les confins avaient l'horizon
Comme point de fuite

Combats et tirs
Flèches et balles
Morts et veuves
Ils avaient connu

Lui n'en voulait plus
C'est ce qu'il avait défendu
Lors du dernier grand pow-wow
Qui rassemblait les siens
Et d'autres comme eux
Parlant plus de 10 langues
Couvrant de si larges territoires
Que le vol d'un seul aigle
N'aurait suffit
À tout parcourir

Et aujourd’hui le silence

Planté au cœur de cette forêt
Près de cette rivière
Tant convoitée
Tant retournée et défigurée
Lui à chercher
Ce que ces autres que lui
Pouvaient bien chercher
Cette pierre d'entre les pierres
Qui rendait fou
Il voulait comprendre

Il écumait encore
Ce frais matin d'automne
Rage et tristesse
Les yeux de Loup
Plantés dans les siens
À la veille de cet anniversaire
Qui le portait au seuil
De sa 8e année d'isolement choisi
Loin de tous
Loin du village
Loin de son amour
Double
Femme et fille
Loin de tout
Au plus près de lui

Il se leva
Se dévêtit
Comme il faisait chaque matin

Nu il alla vers sa sœur rivière
Qui depuis le premier jour
L'avait si tendrement accueilli

Se laver
Nettoyer toutes les traces
De la nuit

Dans l'eau il se sentait enfant
Père et mère
Fils et petit-fils et petit-petit-fils

Dans le ciel de l'entre-deux
Quelques étoiles encore
Comme pour rappeler
Origine et destination
Ultimes
Du voyage des voyages
Celui où tout être vivant
Est avant tout cela
Être
Et vivant

Il resta longtemps
Presque sans bouger
Avançant juste un peu devant
Un peu sur le côté
Un peu comme durant toutes ces années
Il se dit
Et sourit

À force il s'était bien éloigné
Jusqu'à ne plus voir le campement
Il continua
Droit droit droit
Et de côté

Il lui semblait s'aventurer
Dans des zones nouvelles
De la rivière
Celle-ci devenait de plus en plus large
Et calme
Derrière un coude
Sorte de virage
La stupeur

Non seulement la rivière s'élargissait
Mais elle s'ouvrait
Sur un lac

Là il en était certain
Jamais il n'avait exploré
Ce coin-ci du domaine

Il plongea nagea s'arrêta
Et replongea nagea encore et encore
Plaisir intense de l'eau
De lui homme-poisson
Recouvrant des mémoires anciennes

Il arriva ainsi au bout du bout
Du lac

Le fond remontait
L'eau bien plus basse
Et devant lui comme un éboulement de pierres
À obstruer
Il lui semblait
Le parcours naturel de la rivière

Il regarda par-delà
L'impression de plus en plus nette
Que cet amas
Ce barrage
N'avait rien de naturel

Au loin très loin
Il lui semblait apercevoir des signes qui ne trompent pas
Présence de l'homme blanc
Là aussi
À avoir dénaturé dévié puis bloqué
Le cours voulu par des milliers d'années

C'est alors qu'il l'entrevit

Ce reflet

Comment cela pouvait-il être ?

Il plongea au plus près de l'origine
Du scintillement
Yeux ouverts il vu
Son cœur battait la chamade
Il poussa de toutes ses forces sur ses jambes
Alla plus loin encore
Plus profond
Il y était
L'air manquait
Il fit ce dernier effort
Et de ses deux mains
Délicatement
Il retira du mur de pierre
Tout en bas
La pépite d'or


Combien de temps pour revenir au campement ?
Il ne le savait pas

Il s'assit
Alluma le feu pour se sécher
Nu devant Loup nu devant lui

Il souriait et riait
Avait l'impression que Loup comprenait
Lui aussi semblait excité
Mais aussi inquiet

En quittant le lac
Il avait juste eu le temps de voir
Tout doucement
L'eau reprendre le cours
Qui était le sien
Des pierres rouler les unes sur les autres
S'entraîner et entraîner par leur chute
L'écroulement lent mais certain
Du barrage

Quelques jours
Quelques semaines
Ou plus qui sait
Et la rivière aurait oublié

Il regarda Loup
Intensément
Tous deux savaient
Que cela arriverait
Ils devaient se quitter

Mais un frère véritable
Jamais vraiment ne s'éloigne
Il reste là
En nous
Il reste là
Juste là où il est
En ce lieu que nous voyons percevons encore
En rêve
Ou dans l'exercice de la Vision

En quelques instants
Il sut ce qui lui restait à faire

Il se rhabilla
Prépara sa sacoche
Avec le strict minimum
Pour 4 ou 5 jours de marche
Il laissa assez à manger
Pour son frère
Et les siens

Le reste il allait le laisser là
Oui

Il se dit
Si un jour quelqu'un d'autre que moi
Vient jusqu'ici
Peu importe ce qu'il cherche
Peu importe ce qu'il y trouve
Eh bien qu'il bénéficie
De cette couche
Et de ces branches et de cet antre
Pour pouvoir renaître
Qu'il décide ce qui est à garder
Qu'il décide ce qui doit disparaître
Pour préparer l'abri
Du prochain
À voyager

Il s'approcha alors de la rivière
La remercia
Soupesa longuement
La lourde pierre jaune
Puis la lança

À présent il pouvait rentrer

***

ALREDEDOR 21 (ITA)


Tutto è iniziato così

Un contratto di parole non rispettato
L'invocazione quindi
Dagli uomini bianchi
Di opere puramente necessarie alla loro comunità
Una ferrovia una città un'altra città e un'altra città ancora

Questa è la nostra terra
Aveva detto
La terra dei nostri antenati
E degli antenati dei nostri antenati
Ne siamo ospiti e guardiani
Queste pietre questi fiumi questi campi ci sono concessi
Non per diritto dei vostri uomini di legge
Ma dalle storie che ce li hanno lasciati in eredità

Lui e alcuni altri furono identificati
Inizialmente come interlocutori privilegiati
Poi fu imprigionato durante la prima rivolta
Non violenta

Si erano seduti e sdraiati
Sulla pista di ferro della strada

La macchina vi ucciderà
E i nostri figli e i vostri
E anche i loro figli
Che dovranno comunque condividere
Imparare a vivere insieme
Aveva detto

Poi il movimento per liberarlo
E i soldi
Molti soldi
Oro non ne avevano
Così ci furono contrattazioni scambi baratti
Pellicce e animali
E la terra

Avevano promesso la pace
A coloro che non venivano in guerra
Ma con un senso di abuso
Ripetuto

Era stata promessa una terra
Riservata a loro
A loro il cui unico tetto era il cielo
Ovunque
E i cui confini avevano l'orizzonte
Come punto di fuga

Scontri e sparatorie
Frecce e proiettili
Morti e vedove
Avevano conosciuto

Non ne voleva più
Questo aveva sostenuto
All'ultimo grande pow-wow
Che aveva riunito il suo popolo
E altri come loro
Parlando più di dieci lingue
Coprendo un'area così vasta
Che il volo di una sola aquila
Non sarebbe stato sufficiente
A percorrerla tutta

E oggi il silenzio
Qui
Piantato nel cuore di questa foresta
Vicino a questo fiume
Così ambito
Così trasformato e sfigurato
Lui che cerca
Ciò che anche altri
Potevano stare cercando
Questa pietra tra le pietre
Che portava alla follia
Voleva capire

Grondava ancora
Quel fresco mattino d'autunno
Rabbia e tristezza
Gli occhi di Lupo
Piantati nei suoi
Alla vigilia dell’anniversario
Che lo conduceva alla soglia
Del suo ottavo anno di voluto isolamento
Lontano da tutti
Lontano dal villaggio
Lontano dal suo amore
Doppio
Moglie e figlia
Lontano da tutto
Il più vicino possibile a sé stesso

Si alzò
Si svestì
Come faceva ogni mattina

Nudo si diresse verso fratello fiume
Che dal primo giorno
Lo aveva accolto così teneramente

Per lavarsi
Per lavare via tutte le tracce
Della notte

Nell'acqua si sentiva bambino
Padre e madre
Figlio e nipote e pronipote

Nel cielo di mezzo
Ancora alcune stelle
Come a ricordare
Origine e destinazione
Finali
Del viaggio dei viaggi
Quello in cui ogni essere vivente
È prima di tutto
Essere
E vivente

Rimase lì a lungo
Quasi senza muoversi
Spostandosi solo un po' avanti
Un po' di lato
Un po' come in tutti quegli anni
Pensò tra sé e sé
E sorrise

Si era allontanato così tanto
Da non vedere più il campo
Aveva continuato
Dritto dritto dritto
E di lato

Gli sembrava di avventurarsi
In nuove aree
Del fiume
Che diventava sempre più ampio
E calmo
Dietro un'ansa
Come fosse una curva
Lo stupore

Non solo il fiume si allargava
Ma si apriva
Su un lago

Ne era certo
Mai aveva esplorato
Quell'angolo di territorio

Si immerse nuotò si fermò
E si immerse di nuovo nuotò ancora e ancora
Intenso piacere dell'acqua
Di lui l’uomo-pesce
Ritrovando vecchi ricordi

E così arrivò proprio alla fine
Del lago

Il fondo stava risalendo
L'acqua molto più bassa
E davanti a lui ciò che sembrava una caduta di massi
Che ostacolava
Gli sembrò
Il corso naturale del fiume

Guardò oltre
Con la sempre più netta sensazione
Che quel mucchio
Quella diga
Non aveva nulla di naturale

Lontano molto lontano
Gli sembrava scorgere degli indizi rivelatori
Della presenza dell'uomo bianco
Anche lì
Aveva alterato deviato e bloccato
Il corso stabilito da migliaia di anni

Fu allora che lo intravide

Quel riflesso

Come era possibile?

Si tuffò il più vicino possibile all'origine
Del luccichio
Con gli occhi aperti vide
Il suo cuore batteva all'impazzata
Spinse sulle gambe con tutte le sue forze
Andò ancora più giù
Sempre più in profondità
C'era quasi
L'aria stava finendo
Fece un ultimo sforzo
E con entrambe le mani
Delicatamente
Tirò dal muro di pietra
In fondo
La pepita d'oro

Quanto tempo per tornare al campo?
Non lo sapeva

Si sedette
Accese il fuoco per asciugarsi
Nudo davanti a Lupo nudo davanti a lui

Sorrideva e rideva
Sentiva che Lupo aveva capito
Anche lui sembrava entusiasta
Ma anche preoccupato

Mentre lasciava il lago
Fece appena in tempo a vedere
Lentamente
L'acqua riprendere il corso
Che era il suo
Pietre rotolare l'una sull'altra
Trascinarsi e trascinare per la caduta
Il crollo lento ma certo
Della diga

Alcuni giorni
Alcune settimane
O chi lo sa
E il fiume avrebbe dimenticato

Guardò Lupo
Intensamente
Entrambi sapevano
Che sarebbe successo
Dovevano lasciarsi

Ma un vero fratello
Non se ne va mai veramente
Rimane lì
Dentro di noi
Rimane lì
Proprio dove si trova
In quel luogo che vediamo percepiamo ancora
Nei sogni
O nell'esercizio della Visione

In pochi istanti
Seppe cosa doveva fare

Si rivestì
Preparò la sua borsa
Con il minimo indispensabile
Per 4 o 5 giorni di cammino
Lasciò cibo a sufficienza
Per suo fratello
E i suoi

Il resto lo avrebbe lasciato lì


Pensò tra sé e sé
Se un giorno qualcuno che non sia io
Giungerà fin qui
Non importa cosa starà cercando
Non importa cosa troverà
Che possa allora usufruire
Di questo giaciglio
E di questi rami e di questo antro
Per rinascere
Che sia lui a decidere cosa tenere
Che sia lui a decidere cosa deve sparire
Per preparare il rifugio
Per il prossimo
A viaggiare

Poi si avvicinò al fiume
Lo ringraziò
Soppesò a lungo
La pesante pietra gialla
Poi la lanciò

Ora poteva tornare a casa

credits

from Alrededor (version originale, Fra & Ita), released August 25, 2021
Texte/Testo : David Giannoni
Voix / Voce : David Giannoni
Musique & Chat / Musica & Canto : Roberto Grilli
Traduzione in italiano : Maria Stella Tataranni

(c) maelstrÖm reEvolution - 2021

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maelstrÖm signifie «gouffre», «tourbillon»...
Maelström est né en 1990 comme groupe ouvert d’artistes, poètes et écrivains en tout genre, entre Rome, Bruxelles et Paris. En 2003, Maelström est devenu une maison d’édition. Le 22 ET le 23 avril 2009, Maelström éditions devient maelstrÖm reEvolution!
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